5.6 La legionellose

La légionellose est une affection due à la bactérie Legionella pneumophila dans 99% des cas, mise en évidence pour la première fois aux Etats-Unis en 1976 au cours d’un congrès de vétérans de la Legion of the United States. Environ 1200 cas sont déclarés en France chaque année ( http://nosobase.chu-lyon.fr/recommandations/anses/2011_Legionella_anses.pdf ). Le taux de mortalité de cette pathologie est d’environ 20%. Elle touche surtout les personnes âgées.

En France, la légionellose est une maladie à déclaration obligatoire depuis 1987.
 

5.6.1 L'agent responsable

L’agent responsable de cette maladie est Legionella, un bacille intracellulaire Gram négatif. Ce genre comprend 58 espèces et environ 70 sérogroupes connus à ce jour.

Legionella pneumophila sérogroupe 1 (Lp1) est le plus fréquemment retrouvé en pathologie humaine (environ 90 % des cas), suivi du sérogroupe 6. A ce jour, outre L. pneumophila, 19 espèces ont été documentées comme pathogènes pour l’homme (L. longbeachae, L. anisa, L. dumofii, L.gormanii, etc.).

La norme AFNOR NFT 90-431 présente une technique de culture sur milieu spécial (BCYEa) pour mettre en évidence cet agent. Le résultat est exprimé en Unité Formant Colonie (UFC) par litre. La limite de détection est actuellement fixée de 50 à 100 UFC/L.. La croissance sur le milieu de culture est relativement lente, pouvant aller de 3 à 10 jours selon les espèces. Cependant, cette méthode reste peu couteuse.

Des techniques de caractérisation du génome bactérien permettent de comparer les différentes souches de la bactérie, avec un fort pouvoir discriminant. Ainsi, pour Legionella pneumophila sérogroupe 1, le typage moléculaire permet de différencier un nombre élevé de types. La PCR (Polymerase Chain Reaction, méthode d’amplification de l’ADN) : méthode bien plus rapide (2 à 4 heures), permet de quantifier plus précisément Legionella pneumophila mais est bien plus chère car nécessitant un investissement matériel spécifique et des réactifs chers et sensibles.