2.3.1.1 Structure
Structure du bisphénol A
2.3.1.2 Origine et utilisation
En 2006, la production mondiale de BPA s'élevait à environ 3,8 millions de tonnes, utilisées aux deux tiers pour la fabrication du polycarbonate et pour un tiers pour celle de résines. Le BPA serait l'un des produits chimiques les plus produits au monde, pour un marché mondial de 6 milliards de dollars, ce qui implique des enjeux économiques importants.
2.3.1.3 Mode d'action du bisphénol A et toxicité
Un nombre croissant d’études in vitro ou moléculaires suggère que le BPA pourrait interagir avec des récepteurs aux œstrogènes, ainsi qu’avec d’autres récepteurs cellulaires (notamment récepteurs aux androgènes, aux hydrocarbures aromatiques, aux hormones thyroïdiennes). L’implication de plusieurs de ces systèmes lors d’une exposition au BPA pourrait expliquer certains effets observés à des faibles doses, du fait d’une synergie d’action possible, mais aussi les relations dose-réponse non monotones rapportées dans certaines études. En effet, on peut très bien imaginer que des réponses fortes à des faibles doses sur une voie hormonale donnée, puissent déclencher des phénomènes de rétrocontrôle, bien connus pour certaines hormones, et qu’à des doses plus élevées de BPA, les effets observés soient moindres.
Enfin, des mécanismes d’action autres que ceux passant par des liaisons à des récepteurs hormonaux sont également évoqués, tels que l’activation de l’expression de certains gènes au niveau embryonnaire, ou la modulation de systèmes de second messager.
Le lien entre l’exposition au BPA et certaines pathologies, telles que cancers de la prostate ou du sein, obésité, diabète, dysfonctionnements thyroïdiens, troubles du comportement et de la reproduction reste un sujet discuté.
Le BPA fait depuis quelques années, l’objet d’une attention particulière au niveau international. Au vu des inquiétudes soulevées par cette substance, le Canada est devenu, le 11 mars 2010, le premier pays dans le monde à interdire les biberons contenant du BPA. Aux États-Unis, plusieurs États ont interdit le BPA dans les biberons et les six principaux fabricants de biberons ont déjà cessé toute commercialisation des articles contenant du BPA. En France, à l’issue de sa récente expertise de 2010, l'Afssa (aujourd’hui Anses) avait également reporté des« signaux d'alerte » identifiés dans la littérature. La loi «tendant à suspendre la commercialisation de biberons produits à base de bisphénol A » a été publiée au journal officiel le 1er juillet 2010.