7. La filière des vieux bateaux de plaisance : un enjeux d'économie sociale, solidaire et circulaire.
Les acteurs du tourisme doivent s'adapter aux nouveaux loisirs et proposer des offres innovantes aux touristes. Dans ce contexte aux enjeux économiques importants, de nouvelles initiatives qui limitent le gaspillage des ressources et leur impact environnemental apparaissent.
Voici l'exemple de l'entreprise Bathô, acteur de l'économie sociale et solidaire (ESS), qui transforme les bateaux de plaisance en hébergement sur terre ferme afin d'en allonger la durée de vie en attendant qu'une solution de traitement du polyester fibré ne soit trouvée. Dormir dans un bateau sur la terre ferme, le tourisme de 2050 ?
Quelle est la situation de la flottille de plaisance ?
Script :
Les bateaux de plaisance sont nés, fin des années 1960, l'arrivée du polyester qui a permis non seulement de construire les bateaux très différemment mais aussi de les construire en série pour que tout un chacun puisse avoir un voilier croisière, un bateau de pêche ou un dériveur de sport. Ces bateaux aujourd'hui, il y en a 1 million qui sont immatriculés aux affaires maritimes en France, ce qui fait de nous un des pays avec beaucoup beaucoup de bateaux, ça fait une moyenne de 1 bateau pour 67 habitants. Et ces bateaux arrivent en fin de vie pour la plupart, parce que 80% du parc a plus de 40 ans, et que l'age moyen des propriétaires de bateaux c'est plus de 65 ans, notamment des bateaux des bateaux de croisière.
Il faut que l'on se débarrasse de ces bateaux aujourd'hui, qui commencent à encombrer, on le voit bien, nos ports, nos côtes, les jardins des particuliers ou les chantiers navals. Et le seul moyen que l'on a aujourd'hui de se débarrasser de ces bateaux, c'est de les mettre ou en décharge ou en incinération, qui sont des procédés nécessaires, mais coûteux mais à fort impact sur l'environnement.
Et chez BATHÔ, on s'est intéressé à une autre voie que l'on appelle, le réemploi. L'économie circulaire du réemploi, ou on prolonge la durée de vie d'un objet, en l’occurrence un bateau, pour d'autres usages que sa fonction initiale.
Quelle est l'idée derrière l'entreprise Bathô ?
Script :
BATHÔ est une entreprise solidaire d'utilité sociale qui a été construite sur trois piliers économiques, cumulables et complémentaires.
Le premier c'est l'économie sociale et solidaire, en fait notre activité, qui consiste à transformer des bateaux qui naviguaient en hébergements insolites, pour stations balnéaires, pour campings, ou pour le tourisme durable comme on appelle ça.
C'est de la menuiserie, de la métallerie, du composite et de l'agencement, et ça permet d'insérer et de remettre au travail des gens qui en sont éloignés en ces 4 métiers là, avec un seul critère, aimer le travail manuel, donc ça c'est la première fonction à BATHÔ.
La deuxième fonction de BATHÔ, c'est ce que l'on appel l'économie circulaire du réemploi des déchets. Aujourd'hui finalement quand on prend les déchets de bateaux, tout à l'heure ça coûtait cher de le détruire en décharge ou en incinération, nous on les réemplois, on réemploi des déchets et on créer un nouveau modèle d'affaire avec ces déchets, en les transformants en gîte pour les particuliers, en hébergement insolite pour le tourisme, en aire de jeux pour enfants, on a même fait un Boat-truck. On essaye de se creuser la tête toute la journée pour savoir quoi faire avec ces vieux bateaux, cette économie, elle permet de nous nourrir et de financer notre activité de rénovateur et ensuite elle va permettre à ceux qui vont les exploiter, notamment par exemple les campings qui nous prennent des hébergements insolites, pendant 10 ou 15 ans d'en tirer de nouvelles activités, de nouvelle recettes etc.
Après on aime bien dire que l'on est sur la logique du tourisme durable, qui je crois, j'espère en tout cas, sera le tourisme des stations balnéaires dans 50 ans, ou en 2050.
Pourquoi ? D'abord quand on récupère un bateau, les murs, les toits et les fondations sont déjà là. C'est ce que l'on appelle l'économie de ressources. On a pas besoin de nouvelles ressources pour les aménager. La deuxième chose, c'est qu'un bateau quand on l'exploite, on le pose sur terre ferme, on a pas besoin de construction de fondations au sol. On peut le bouger en 24h, donc peu d'empreinte écologique. Et la troisième chose c'est que quand on est dans un bateau, nous on propose notre concept, c'est de dire que c'est comme une croisière immobile, on dit que c'est pour tout ceux qui aiment le bateau mais qui ont le mal de mer, mais on va garder l'esprit du bateau, donc on va avoir quelques lumières comme dans un bateau, une faible consommation énergétique, les petits robinets des éviers, ils ont les petits jets d'eau, et la douche solaire par exemple font parti de la panoplie que l'on met en place.
Et pour aller vers le sujet de la station balnéaire, je pense que, en tout cas j'espère qu'elle sera respectueuse de la consommation et de chacun y compris quand on est en vacances par exemple.
Quelles sont vos réalisations ?
Script :
Je trouve que déjà il y a un rapport évident entre les stations balnéaires et les bateaux que l'on réutilise que l'on voit le long des plages, d'une part, dans les ports de plaisance, qui sont souvent près de stations balnéaires, il y a même des stations balnéaires qui ont été construites autour de ports plaisance.
Les ports de plaisance aujourd'hui, commencent à perdre des places, traditionnelles, c'est à dire, tout à l'heure on disait que les propriétaires étaient âgés, que les jeunes venaient plus reprendre les bateaux parce qu'ils pouvaient les louer, et donc il y a des ports en France aujourd’hui qui commencent à se vider de leurs places et donc qui obligent les ports à avoir un modèle économique différent. Et en association avec souvent les campings, ou les professionnels du tourisme de leur territoire, on réfléchit aujourd'hui à dire, vous êtes un espace naturel, naturellement tourné vers la mer, beaucoup plus de gens viennent vous voir aujourd'hui en touriste que en naviguant, qu'est ce que c'est un changement de paradigme qui arrive.
Pourquoi on ne prend pas des vieux bateaux qui traînent dans vos ports ou dans votre territoire et on ne les mets pas en scène comme un petit port village sur terre ferme sur le foncier de votre port. On garde des bateaux pour les non-navigants. On trouve qu'aujourd'hui dans l'idée de la station balnéaire des années 2050, un typologie par exemple de touristes ou de visiteurs qui n'aimeraient pas le bateau, bah on peut leur faire profiter avec les vieux bateaux de son territoire, de bateaux mis en scène sur terre ferme et agencés comme on a envie de le faire et ça fait que du coup les stations balnéaires deviennent aussi parties prenantes de l'écosystème de partenaires qu'il faut créer pour faire une économie circulaire ou chacun peut avoir son rôle.
donc une station balnéaire, qui dira " moi je vais mettre 50 vieux bateaux en plus peut-être d'un chantier naval qui existait il y a quelques années et qui permettra de raconter l'Histoire, je vais les mettre en scène pour faire de l'hébergement touristique pour en faire des salles de réunion d'entreprise ou des choses comme ça, ou même ses propres bureaux après tout, respecterai beaucoup de choses, il aiderai l'économie sociale et solidaire, il ferai de l'économie circulaire des déchets, il minimiserait les besoins en ressources pour construire tout ça et que ce soit avec des vieux bateaux ou avec autre chose, je pense que ces modèles là ont de belles années à venir.
Et que s'incite tout ceux qui réfléchissent à ça, à venir nous voir pour savoir quoi faire avec des vieux bateaux par exemple.