4. Une surveillance assurée par des centres d'alerte
En réponse au grand tsunami de 2004 de l'océan Indien, la Commission Océanographique Internationale (IOC) de l'UNESCO a été mandatée en juin 2005 pour coordonner le déploiement de systèmes d'alerte tsunami, similaires à celui du Pacifique, dans les autres bassins océaniques du monde. Ainsi, la Méditerranée s'est vue dotée d'un « Groupe intergouvernemental de coordination du système d'alerte rapide aux tsunamis et de mitigation dans l'Atlantique du Nord-Est, la Méditerranée et les mers adjacentes » (GIC/NEAMTWS). En lien avec ce dispositif, cinq centres ayant la fonction de Fournisseurs de Services Tsunami (FST) sont en service H24 et 7 jours/7. Ils ont pour objectifs de localiser un séisme et d'en évaluer la magnitude afin de jauger le niveau de menace tsunami. Pour ce faire ils analysent en temps réel les données sismiques et marégraphiques, assurent la modélisation des tsunamis potentiels et préparent les bulletins d'alerte et leur diffusion.
Le FST géré par la France et en charge du littoral méditerranéen est le CENtre d'Alerte aux Tsunamis (CENALT), créé en juillet 2012 et situé à Bruyères-le-Châtel en région parisienne. Sa zone de surveillance est complétée ou recoupée par l'observatoire KANDILI de l'institut de recherche sismique d'Istanbul (KOERI), l'observatoire national d'Athènes (NOA) et le Centre d'Alerte Tsunami (CAT) de l'Institut National de Géophysique et de Volcanologie (INVG) italien. Le traitement des données acquises en temps réel par le CENALT doit permettre d'alerter, en moins de 15 minutes après la survenue d'un séisme tsunamigène, la sécurité civile, les centres d'alerte nationaux et régionaux étrangers, et de confirmer ou d'infirmer dans les 35 minutes qui suivent le déclenchement du tsunami (délai qui dépend de la disponibilité des données marégraphiques). Mais ce système permet seulement la détection des tsunamis d'origine sismique, délaissant ceux liés aux mouvements gravitaires sous-marins et pour lesquels on reste démuni.