Évaluer les risques d'un sol pollué

1.3.2 VTR pour la santé humaine

Effets aigus et systémiques

Pour les effets à seuil, une VTR désigne la dose ou la concentration en-deçà de laquelle la survenue d'un effet n'est pas attendue. Elle s'exprime dans la même unité que l'exposition (par ex. mg/m3 pour l'inhalation, mg/(kg.j) pour l'ingestion).

Pour élaborer ces VTR, il faut identifier l'étude pivot. C'est l'étude qui montre l'effet le plus sensible chez l'espèce la plus sensible. C'est donc l'étude la plus protectrice pour la santé publique.

De cette étude est extrait le NOAEL ou à défaut le LOAEL. Si les données sont suffisantes, une BMDL peut également être utilisée.

Pour tenir compte de la variabilité des réponses (entre espèces ou entre individus) mais aussi de la qualité des études ou de la gravité des effets, un facteur de sécurité est appliqué à la NOAEL/LOAEL pour obtenir la VTR :

VTR = dose critique/(UF1x ...UFn)

Les facteurs de sécurité sont les suivants :

UF1 (inter-espèces) : 10

UF2 (intra-espèces) : 10

UF3 (extrapolation LOAEL vers NOAEL) : 10

UF4 (extrapolation subchronique à chronique) : 10

Ils peuvent être modulés selon que des données épidémiologiques ou de toxicocinétiques existent.

Les VTR portent des noms différents selon les organismes qui les élaborent et la voie d'exposition :

Pour la voie orale :

• Dose journalière admissible ou tolérable (OMS) : DJA/DJT

• Minimal risk levels (USA-ATSDR) : MRL

• Reference doses (USA-EPA) : RfD

Pour l'inhalation :

• Concentrations admissibles dans l'air (OMS) : CAA

• Minimal risk levels (USA-ATSDR): MRL

• Reference concentration (USA-EPA): RfC

Attention

ATTENTION : toutes ces VTR correspondent à un niveau d'exposition externe (concentrations dans le milieu d'exposition).

Effets cancérogènes

La construction des VTR sans seuil est basée sur la probabilité chez un individu vivant conventionnellement 70 ans, de développer un cancer par rapport à un personne non exposée.

Classiquement, on distingue trois étapes pour construire une VTR. Ce sont :

  1. la détermination d'un équivalent de dose pour l'homme ;

  2. la modélisation des données expérimentales ;

  3. l'extrapolation vers le domaine des faibles doses, associé au domaine des faibles risques. Celle-ci est soit directement réalisée à partir de la courbe résultant de la modélisation ci-dessus, soit réalisée graphiquement par extrapolation linéaire jusqu'à l'origine.

L'expression mathématique du calcul de l'équivalent de dose pour l'homme est la suivante :

Avec DEqH = dose équivalente humaine, dA : dose administrée à l'animal, PA : poids de l'animal (on utilise souvent un poids standard : 0,034kg pour la souris, 0,34kg pour le rat), et 70 : poids standard humain (en kg).

De nombreux modèles existent pour modéliser les données expérimentales ou pour extrapoler vers les faibles doses. Nous invitons le lecteur intéressé à consulter le rapport de l'InVS (2008).

Les VTR portent des noms différents selon la voie d'exposition, par exemple :

• Excès de risque unitaire (ERU) en (mg/kg/j)-1 : USA-EPA

• Drinking Water Unit Risk en (μg/L)-1 : USA-EPA

• Inhalation Unit Risk (IUR) en (μg/m3)-1 : USA-EPA

1.3.1 Définition1.3.3 VTR pour l'environnement
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