3.3 Quelles observations des plages et des sites balnéaires demain ?

Les villes balnéaires de demain seront-elles en mesure de connaître la fréquentation de leurs plages en temps réel ? Les usagers des plages seront-ils adeptes d'applications leur indiquant sur quelle plage se rendre compte-tenu de l'affluence avérée ou projetée ? Les villes organiseront-elles la gestion et l'entretien de leurs plages en fonction de données nouvelles, plus fiables et plus complètes ? Les villes vont-elles se donner les moyens de gérer leurs bords de mer en fonction des attentes de baignade des usagers ?

Ces questions sont ouvertes et pourraient toutes se voir attribuer une réponse affirmative. La tendance est en effet au développement d'outils nouveaux pour la gestion des territoires et, parmi eux, les applications issues des nouvelles technologies de l'information et de la communication ont le vent en poupe. Ainsi, dans la mouvance de la « Smart city », des développements sont initiés par des entreprises et opérateurs privés qui cherchent à concevoir des applications qu'ils pourraient ensuite proposer comme de nouveaux services aux collectivités locales. Les perspectives offertes par la technologie sont inspirantes et des tests sont en cours (Figure 10). Car en dépit des crises économiques et plus encore avec la crise sanitaire actuelle, ce secteur économique poursuit son essor, largement soutenu par les investisseurs financiers. Dans le même temps, les attentes de plein air, de ressourcement au contact de la nature dont la mer, sont plus fortes que jamais. Les communes balnéaires vont par conséquent devoir répondre aux attentes récréatives des touristes et de leurs habitants tout en leur garantissant une expérience de qualité (Figure 11).

Il s'agit de la une du quotidien La Marseillaise du 5 août 2019, sur laquelle on peut voir le gros titre "Souriez vous êtes scannés", et pour sous-titre : "Le saviez-vous ? Des capteurs sont disposés pour mesure l'affluence sur le plages." Ces deux titres sont illustrés par une photo d'une petite plage ensoleillée avec une trentaine de personnes.
Figure 10. Extrait de la Une du quotidien La Marseillaise du 5 août 2019Informations[1]

Cette expérimentation a impliqué un bureau d'étude de type start up et a été permise par la Ville de Marseille. Annoncé avec moult communication, elle n'a pour l'heure pas donné de résultats probants.

Communication sur le compte Facebook de la ville de Marseille en mai 2020. Le texte de cette publication : "A la veille du week-end prolongé de Pentecôte, la Ville de Marseille rappelle l'interdiction temporaire d'accès et de circulation sur les plages marseillaises, par décret ministériel, en vue d'éviter les risques de propagation du covid-19."
Figure 11. Communication sur le compte Facebook de la ville de Marseille en mai 2020.Informations[2]

La commune balnéaire de demain pourrait être davantage connectée et ainsi disposer de données de fréquentation régulières et variées. Ce scénario est permis. Il pourrait toutefois être contrarié car certaines enquêtes d'opinion montrent que si les smart phones sont très utilisés et même plébiscités, beaucoup de leurs propriétaires sont attachés à leur liberté et s'opposent à des dispositifs de surveillance qui pourraient porter atteinte à leur vie privée. Par ailleurs, la généralisation de services permettant de produire des données de fréquentation pose le problème de la propriété sur ces données et celui de leur maîtrise d'œuvre. Aujourd'hui, aucune commune balnéaire n'est en mesure de contrôler de tels dispositifs, ce qui implique une dépendance à un opérateur privé et donc un coût pour la collectivité. La question est donc de savoir si ces communes auront la volonté politique de dépendre de tels services et les moyens de les financer, le cas échéant.