3.2 Des initiatives méthodologiques diverses
Si peu de chiffres existent aujourd'hui, la volonté de mesurer la fréquentation des plages a donné et continue de donner lieu à des développements méthodologiques et techniques originaux et innovants depuis plusieurs décennies. A la fin des années 1990 par exemple, un protocole basé sur des survols aériens montrait comment produire des données à partir de photos aériennes sur un linéaire côtier étendu (Dolle, 2000). Ce principe fonde aujourd'hui encore certains modes d'observations, tel Medobs (Observatoire aérien des usages en Méditerranée) dans le cadre de la plateforme Medtrix sur les côtes méditerranéennes de la France.
Cependant, à l'échelle d'une commune balnéaire, les besoins de caractérisation de la fréquentation des plages exigent une triple précision : temporelle (ne pas se contenter des pics de fréquentation), spatiale (quelles plages et même quelles sous-parties de la plage sont fréquentées, y compris les zones de baignade), et sociologique (qui sont les usagers). Plusieurs travaux universitaires, souvent menés en partenariat avec les autorités publiques locales, ont montré quelle variabilité peut caractériser la fréquentation d'une plage et comment celle-ci peut donc être appréhendée (Figure 8).
Si un modèle se dessine (un pic le matin vers 11h, un second pic plus élevé l'après-midi vers 17h) la fréquentation peut varier de manière très sensible d'un jour à l'autre
Parmi les expérimentations de ces dernières années, plusieurs sont intéressantes à relever. Ainsi à Sète, des caméras de vidéosurveillance ont été exploitées pour générer des données à partir de traitement d'images en continu (Balouin et al., 2014). En Charente-Maritime, des mats équipés d'appareils photographiques ont permis de générer des données de fréquentation et de mieux comprendre les logiques de placements des usagers sur la plage (Guyonnard et Vacher, 2018).
A Marseille, un partenariat entre la Ville et un laboratoire CNRS-Université a permis quant à lui une évaluation plus traditionnelle mais plus intégrée, ainsi qu'une expérimentation basée sur des compteurs automatiques (Figure 9).
Le boîtier renferme une cellule infrarouge qui détecte le passage d'une personne.