2.1 L'objet de la mesure : le visiteur

L'élément central de l'observation des fréquentations est le visiteur, c'est à dire une personne qui vient sur un site et y reste une certaine durée. Ainsi, une donnée de fréquentation correspond au minimum à un nombre de personnes en un lieu à un moment déterminé. Au-delà de ce fait élémentaire, plusieurs autres paramètres complètent l'information : relatifs à la personne elle-même (âge, genre, lieu de provenance, catégorie socio-professionnelle, etc.), relatifs aux raisons de sa présence (activité sur le site, motif de la venue, préférences, etc.), relatifs aux modalités de son séjour/sa présence (durée, moyen de locomotion utilisé pour venir, visite en solitaire ou accompagnée, lieux visités, etc.). Toutes ces dimensions permettent d'apprécier combien de personnes fréquentent un site, qui elles sont et quelles relations elles entretiennent avec le territoire à l'occasion de leur visite/séjour.

Les données de fréquentation présentent donc deux caractéristiques : elles correspondent à une quantité de personnes quelque part à un moment déterminé et à la variation de ce nombre au cours du temps, et elles correspondent à une caractérisation de ces personnes et de leur démarche de visite du lieu. Ces deux caractéristiques ne présentent pas les mêmes contraintes en matière de production de données. Pour la première, l'observation peut être menée à distance sans interaction avec le visiteur (comptage par un opérateur sur le terrain ou par un dispositif automatique), même si des chiffres de fréquentation sont aussi dérivés d'un contact avec les personnes (enregistrement d'un passage à l'entrée d'un site payant, hôtel ou musée par exemple). Pour la seconde, l'interaction est davantage nécessaire (via une démarche d'enquête, notamment), même si de plus en plus de données sont dérivées d'informations transmises par les personnes elles-mêmes (via les renseignements qu'elles fournissent dans des applications informatiques de réservation, par exemple). Dans tous les cas, l'évaluation du nombre des visiteurs comme la caractérisation de qui ils sont pose le problème de l'exhaustivité et/ou de la représentativité des données produites dans l'espace, dans le temps et par rapport à la diversité des usagers (Figure 4). Cette difficulté est inhérente à toute démarche d'observation des fréquentations sur un espace géographique telle qu'une station balnéaire, un parc national, une aire marine protégée ; difficulté d'autant plus grande que l'espace concerné est étendu et fortement fréquenté (Le Corre et al., 2015).

Carte du parc national des Calanques indiquant la fréquentation des sites par les structures d'encadrement de plongée sous-marine.
Figure 4. Données sur la pratique des sites de plongée sur le littoral marseillaisInformations[1]