3. Inscrire les évolutions actuelles du trait de côte sur le temps long

Les documents iconographiques (cartes et plans anciens, photographies et cartes postales anciennes) permettent de visualiser et éventuellement de quantifier les évolutions du littoral (accrétion, érosion, stabilité).

La qualité des documents et leur fiabilité (auteur, date) seront à déterminer avant toute utilisation. La figure 3 présente trois documents, distinctement établis en 1674, 1777 et 2014, qui mettent en évidence les grandes étapes de formation et d'évolution de l'Anse de l'Aiguillon et des flèches d'Arçay et de l'Aiguillon.

3 photos : En premier une carte de La Favolière en 1677 représentant la pointe de l'Aiguillon bien dessinée et courbe, l'île dive est dans la courbe. En second une carte de Cassini en 1777, représentant la pointe plus courte et droite, l'île dive est au début de la formation. La troisième est une vue satellitaire ou la pointe n'est plus un trait arrondis mais plein, l'île dive étant au milieu des terres.
Figure 3. Analyse diachronique et multiscalaire de la flèche d'Arçay et d'Aiguillon entre 1677 et 2014.Informations[1]

Les archives textuelles ne permettent pas d'obtenir l'évolution du littoral mais qualitativement, elles renseignent sur des événements marquants : tempête, inondation, dommages, morts... Cette information s'obtient par l'analyse des registres départementaux, régionaux et nationaux et contribue à mieux comprendre les types d'aléas, leur cinématique et leur fréquence et intensité potentielle.

Enfin, les archives géomorphologiques sont constituées par l'ensemble des formations sédimentaires, généralement superficielles, d'âges divers, qui recouvrent les formations structurales (géologiques) avec des épaisseurs variables (jusqu'à plusieurs mètres). Les techniques d'investigation sont variées telles que la photo interprétation des images satellites, l'observation géomorphologique, les relevés de coupes sédimentaires, les sondages et carottages mécaniques (Figure 4).

Les archives géomorphologiques apportent une meilleure connaissance des aléas côtiers sur le long terme, leur fréquence et intensité (par exemple le type et l'épaisseur des dépôts). Leur analyse s'effectue autant sur le terrain qu'en laboratoire et leur interprétation nécessite des connaissances approfondies en géomorphologie et sédimentologie.

Une formation rocheuse noir creusée par l'érosion, avec des blocs blancs ressortant. Un plan de coupe de haut en bas analysant les éléments de la photo : Sol sur support des colluvions supérieurs / Colluvions , limoneux, gris-noirâtres, avec de nombreux granules de diverses pétrographie. L'ensemble est notablement altéré / Blocs coralliens non cimentés (ex : colpophyllia natans) / Sable coquillier / Calcaire blanc, dur, riche en coraux
Figure 4. Paléo-dépôt de haute énergie entaillé par l'érosion côtière (plage de Toiny, Saint-Barthélemy). a) Photographie de la coupe sédimentaire. b) Log litho-stratigraphique simplifiéInformations[2]