4. Le rapport à l'écologie
Les innovations visent parfois à inscrire la pratique des activités nautiques dans le cadre d'un moindre impact environnemental. La confection et la réalisation de nouveaux matériaux dans les bateaux, les planches de surf ou au sein des combinaisons isothermes sont dorénavant largement plébiscitées par les pratiquants et en conséquence par les entreprises elles-mêmes. L'utilisation du liège ou la valorisation de déchets dans la fabrication de planches de surf témoigne d'un mouvement très structurant dans cette industrie spécifique et le nombre d'entreprise est croissant.
Exemple :
L'entreprise Squid Surfboard, créée en 2020 sur le littoral vendéen, innove par exemple en réutilisant des bouteilles plastiques à la place des mousses polyuréthanes classiquement utilisées pour confectionner les planches de surf. La seconde innovation tient au taux de récupération (85%) des matériaux usagers pour réaliser de nouvelles planches.
Ce rapport de plus en plus présent dans l'économie des activités nautiques préfigure d'un engagement futur des pratiquants dans des activités davantage « respectueuses » de l'environnement.
Elle connaît sur le plan juridique une évolution parallèle et complémentaire. Cette évolution concerne l'ensemble des équipements sportifs qu'ils soient fixent (projet Surfpark) ou mobiles, tels que les navires, les engins flottants. S'agissant plus particulièrement des navires et des engins flottants, la réglementation a fortement évolué.
La DIRECTIVE 2013/53/UE DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL du 20 novembre 2013 relative aux bateaux de plaisance et aux véhicules nautiques à moteur impose aux fabricants le respect d'un ensemble de règles en matière de construction prenant en compte la sécurité et la protection de l'environnement.
Texte légal :
« Les produits couverts par la présente directive qui sont mis sur le marché de l'Union ou mis en service devraient être conformes à la législation pertinente de l'Union et les opérateurs économiques devraient être responsables de la conformité de ces produits, conformément à leur rôle respectif dans la chaîne d'approvisionnement, de manière à garantir un niveau élevé de protection des intérêts publics, tels que la santé et la sécurité et la protection du consommateur et de l'environnement, ainsi que le respect d'une concurrence loyale sur le marché de l'Union » (Considérant n° 9).
« Afin de contribuer à la protection de l'environnement marin, il convient d'adopter une exigence rendant obligatoire l'installation de réservoirs sur les bateaux équipés de toilettes » (Considérant n° 25).
La question environnementale est également prise en compte à propos des espaces et/ou lieux de réalisation des pratiques. Ainsi le droit de l'environnement conduit à classer certaines zones ou aires marines et à interdire la navigation.
Texte légal : Refus illégitime du préfet d'autoriser la tenue d'une compétition motonautique
TA Nice, 15 avr. 2003, req. nos 01-4168, 02-2059, 02-2754, Assoc. France Nature Environnement
Le préfet ne peut pas valablement autoriser une compétition motonautique dans le golfe de Saint-Florent au motif que ce golfe « abritant une population remarquable de grands dauphins (tursiops truncatus) qui constitue une espèce protégée » et que la course d'engins motonautiques dont la vitesse peut atteindre 250 km/h « dans une zone fréquentée par ces mammifères comporte des risques de collision qui présentent un danger réel pour les compétiteurs et les animaux ».
La protection de l'environnement peut être en définitive lue comme un frein à l'émergence de nouvelles pratiques ou comme un vecteur, une valeur déterminante de la transformation des comportements et de l'émergence de nouvelles pratiques.