1. La méthode d'analyse

Penser l'offre de pratiques nautiques de demain conduit à inscrire la réflexion dans une démarche prospective.

ComplémentIntroduction : Prospective et liberté

" Ni prophétie ni prévision, la prospective n'a pas pour objet de prédire l'avenir - de nous le dévoiler comme s'il s'agissait d'une chose déjà faite - mais de nous aider à le construire. (...)Le fait est que la prospective repose sur trois observations qui me paraissent essentielles pour expliquer la philosophie, au moins implicite, de la démarche : l'avenir est domaine de liberté, de pouvoir et de volonté. Il est à la fois territoire à explorer, d'où l'utilité de la veille et de l'anticipation, et en particulier de la prospective dite exploratoire ; et territoire à construire, d'où l'utilité de la prospective parfois appelée normative, qui renvoie non plus à l'investigation des futurs possibles mais à celle des futurs souhaitables, aux politiques et aux stratégies qui pourraient être adoptées pour les réaliser. "

(Hugues De Jouvenel, La Démarche prospective: un bref guide méthodologique, Futuribles 247, January 2002 : https://www.researchgate.net/publication/44829851_La_Demarche_prospective_un_bref_guide_methodologique)

Rapportée à la question juridique la démarche prospective invite à déterminer en quoi le droit peut ou ne peut pas être un frein aux transformations sociétales. Le droit ne peut pas prédire l'avenir puisqu'il épouse son temps au moyen des règles. Cette dépendance du droit à son époque articulée à sa dimension prescriptive (ie la règle impose un comportement précis et tout manquement est sanctionné) conduit souvent, notamment lorsque le droit est confronté à des évolutions technologiques, à présenter le droit comme « un verrou réglementaire ». Autrement dit le droit serait un frein aux transformations sociétales. Cette vision est restrictive. Elle omet que le droit ordonne en vue de permettre l'expression des libertés, dont celle d'entreprendre. D'un point de vue méthodologique, confronter les pratiques futures à la lumière du droit revient à déterminer si ces pratiques que le droit en vigueur ne connaît pas sont conformes ou contraires à des principes directeurs : liberté, sécurité des pratiquants, ordre public.

Rapportée à la sociologie, les recherches sociologiques portant sur l'innovation dans le domaine nautique à la différence des sciences de gestion sont relativement rares. L'approche sociologique est comme le droit confrontée à des questions de méthode. Les travaux menés par exemple sur le Kite surf repose sur l'analyse sociotechnique. Les travaux mettent en relation, « les principes de l'analyse sociotechnique et les acquis des principaux écrits relatifs à l'innovation de produit dans le domaine sportif »

(Eric Boutroy, Bastien Soulé, Bénédicte Vignal, Analyse sociotechnique d'une innovation sportive : le cas du kitesurf, Revues « Innovations »2014/1 n° 43, pages 163 à 185 : https://www.cairn.info/revue-innovations-2014-1-page-163.htm).