6.2. Cas des polluants organiques
Les polluants organiques[2] sont soumis dans les sols à des processus de rétention (sorption) et stabilisation, de transformation, ainsi qu'à des phénomènes de transfert.
Les mécanismes de détoxification des sols reposent sur l'aptitude des micro-organismes des sols à dégrader les polluants. Cependant la dégradation des polluants organiques s'accompagne de l'apparition de métabolites, ce qui entraîne une modification de toxicité[3] et de leur devenir dans les sols. Dans certains cas, les métabolites créés sont plus toxiques que la molécule mère, tel est le cas du 3,4-dichloroaniline, métabolite du diuron qui est quasiment 100 fois plus toxique que ce dernier (Bois, 2010). Le plus souvent, une seule espèce microbienne ne sera pas capable de dégrader un polluant jusqu'à sa minéralisation. Celle-ci nécessite la présence d'un consortium de populations microbiennes spécialisées chacune dans des étapes spécifiques de la voie métabolique.
La teneur en matière organique joue un rôle sur l'aptitude du sol à retenir plus ou moins fortement les polluants organiques qu'ils soient polaires ou apolaires. Elle joue également un rôle sur les réactions biochimiques amenant à la dégradation des polluants.
La mobilité des polluants dans le sol est directement liée à leurs caractéristiques de rétention. Barriuso et coll. (1996)[4] ont observé l'effet de l'augmentation de la teneur en matière organique d'un sol par addition de compost sur l'adsorption de l'atrazine.
Le fait de doubler la teneur en matière organique se traduit par l'augmentation du coefficient d'adsorption de l'atrazine de 0,64 à 1,71.
La capacité de sorption d'un composé organique dépendra aussi de la matrice solide, que ce soit en raison de ses caractéristiques physico-chimiques ou de sa structure et sa texture. Les composés organiques apolaires auront par exemple plus d'affinité avec l'argile.
Le pH, la CEC, l'humidité du sol, température et la solubilité dans l'eau auront une influence principalement sur les composés polaires.
Baer (1996)[5] a montré que la DT50 de la simazine peut être multipliée par 4 quand on réalise des incubations avec un sol à une humidité équivalente à 50 % de la capacité de rétention d'eau du sol par rapport à des incubations effectuées à une humidité de 90 % de la capacité de rétention. De même, la DT50 du diuron double entre des incubations à 28°C et à 15°C pour une même humidité.
Joël Knoery - De la terre à la mer : cheminement de contaminants et impacts sur l'écosystème marin
Joël Knoery est chercheur à l'Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer (IFREMER).
Résumé de la vidéo
Le milieu marin est l'ultime réceptacle des composés et éléments chimiques. Les contaminants et polluants métalliques passent par les estuaires avant d'atteindre l'océan. A travers l'exemple de la Loire, la présentation montrera les effets de différents processus naturels se déroulant dans les zones estuariennes sur le transport des éléments traces métalliques vers l'océan. Ainsi, nous examinerons les transferts du Hg, Pb et Cu et les apports de nouveaux outils scientifiques pour mieux les quantifier.
Chapitrage de la vidéo
La vidéo est divisée selon les points suivants :
01:09 Sommaire
01:25 Où ?
02:35 Quand ?
05:49 Comment ?
09:13 De quoi parle-t-on ?
12:32 Fonctionnement Estuarien
13:42 Estuaire de la Loire
21:02 Conclusion
Téléchargez la présentation de la conférence au format pdf
Joël KNOERY - De la terre à la mer : cheminement de contaminants et impacts sur l'écosystème marin
Téléchargez la retranscription de la conférence au format pdf