La plage de demain ? Vers une universalisation des usages ?

Les transformations économiques et culturelles, plus ou moins rapides selon les configurations nationales, affectent aussi les lieux comme les plages et les littoraux.

Dès lors, comment objectiver ces manières de faire qui apparaissent, à l'œil, fondamentalement différentes de nos propres manières d'envisager et d'habiter la plage et les loisirs sportifs ou touristiques qui en découlent ? En quoi ce qui nous est ou apparaît évident (s'allonger sur le sable sur une serviette par exemple pour lire, discuter ou se reposer) devient dès lors exotique dans d'autres pays (comme la Chine par exemple) et inversement, c'est-à-dire culturellement différent ?

Au-delà de sa composante biologique, le corps à la plage est donc un objet éminemment culturel au sein duquel s'incorpore de manière plus ou moins invisible le social et le culturel. Le corps des individus se forme en se conformant à des savoirs (techniques de soin, postures, apprentissages sportifs, techniques professionnelles, etc.) et des valeurs culturelles et sociales. Ce sont les effets de ces apprentissages conscients et inconscients, appréhendés ici comme phénomènes heuristiques, qui structurent irrémédiablement le corps et les usages que les individus en font dans un lieu singulier comme une plage.

La diffusion des pratiques de plages à travers le monde illustre par conséquent les dimensions matérielles et idéelles d'un processus singulier qui dépasse largement la simple question de l'accès aux plages, de leur mise en tourisme ou encore des possibilités économiques des usagers de la plage. La problématique supposée, et pour le moins hypothétique, de la mondialisation culturelle contribue ainsi à questionner les usages de la plage comme exemples et révélateurs de processus de mise à l'épreuve des « modèles » culturels ou d'appropriation des pratiques.