Évolution morphologique du trait de côte

Le littoral est un espace particulier, à l'interface de la lithosphère, de l'atmosphère et de l'hydrosphère. Par conséquent on y retrouve les influences continentale, marine et atmosphérique. Leur combinaison influence la position et la morphologie côtière à diverses échelles de temps et d'espace. Une bonne connaissance des relations formes/processus et des dynamiques du court terme au long terme est le préalable à une gestion efficiente et durable des littoraux. Selon les scénarios du GIEC^[1], 2013, les changements climatiques vont entraîner une élévation moyenne du niveau marin de 20 à 40 cm d'ici 2050 et de 30 à 80 cm d'ici 2100.

Une élévation d'un mètre du niveau de la mer augmenterait de près d'un tiers les surfaces vulnérables à la submersion marine (de 5900 km² à 9700 km² en métropole) et augmenterait de près de la moitié le nombre de bâtiments et d'un tiers le linéaire d'infrastructures vulnérables à la submersion marine (voir complément ci-dessous). L'outre-mer serait plus touché encore.

Dans ce contexte, comment les côtes naturelles et urbanisées vont-elles réussir à s'adapter à l'élévation progressive du niveau marin et ses impacts (inondations marine, salinisation des nappes phréatiques, dégradation de la mangrove, blanchiment du corail)... ? Car au-delà des incertitudes sur les rythmes et les tendances d'évolution, il incombe aux politiques de se projeter dans le futur pour gérer leur territoire qui potentiellement peut évoluer en un espace à risques. Des risques qui n'ont pas les mêmes temporalités. D'un côté, la probabilité de phénomènes extrêmes ponctuels tels que les tempêtes, cyclones, tsunamis et de l'autre, l'élévation du niveau de la mer, plus lente, mais qui rehaussera les niveaux d'eaux ponctuels des phénomènes extrêmes. L'amélioration de nos connaissances sur la résilience des littoraux face à des pressions climato-anthropiques est plus que jamais fondamentale dans l'aide à la décision.