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La connaissance des maladies professionnelles remonte très loin puisque du temps des Romains, on décrivait déjà les pauvres mineurs qui s'occupaient du plomb, et qui avaient les mains qui tombaient ! Et on avait déjà établi le lien entre l'intoxication par le plomb et puis cette atteinte neurologique majeure.
En fait, la connaissance des maladies professionnelles et leur reconnaissance par la société a surtout été le fait des périodes d'après guerre. Notamment en 1918, on a commencé à décrire les 1ères maladies professionnelles, réparées, c'est à dire indemnisées, et puis vous savez qu'en 1946, avec l'avènement de la sécurité sociale, on a aussi institué tout un système de réparation des accidents de travail, des maladies professionnelles.
Et puis on est passé progressivement à non plus le recensement des affections liées au travail mais à la prévention. On a commencé à parler de prévention. Et l'évolution depuis quelques années qui est extrêmement intéressante, c'est que non seulement maintenant on recense les maladies de mieux en mieux, parce que souvent les maladies déclarées représentent la partie émergée de l'iceberg, en fait toute la partie immergée est souvent méconnue. Actuellement on a des réseaux nationaux de recherche pour essayer de donner une idée réelle de la fréquence des maladies professionnelles. Pour vous donner un exemple, en 1992 j'avais organisé à Nantes des journées européennes sur la santé au travail, et on avait recensé les dermatoses professionnelles d'origine chimique. Y en avait environ 900 de déclarées. Et en fait dans une enquête, on avait évalué le nombre de ces dermatoses en France, pour cette même période non pas de 900 mais de 30000. |