Définir les modalités de gestion de la pollution des sols

Introduction

Les taux d'utilisation des différentes techniques et filières de gestion – dont les techniques de dépollution – des sols[1] et des eaux souterraines pollués en France ont fait l'objet d'une synthèse ( ADEME, 2012[2]) sur la base des données 2010.

Plusieurs points ressortent :

- 4,8 millions de tonnes de terres polluées ont été traitées. Sur ce tonnage :

  • L'excavation suivie du stockage sur et hors site représente 57% ;

  • La gestion in situ représente 43% ;

  • Le confinement in situ, sur site et ex situ atteint 60% ;

- 1,8 millions de tonnes ont été traitées dont 79,7% par voie biologique (essentiellement bioventing, biopile) ce qui représente environ 30% du tonnage total des terres polluées.

Les différentes filières de gestion des terres polluées en tonnes. Confinement in situ=1224200T ; Installation de stockage de déchets Inertes HS=1201600 ; Installation de traitement biologique HS=568200 ; Venting-bioventing in situ=529200 ; Installation de stockage de déchets non dangereux HS=425200 ; Biodégradation sur site=209800 ; Owydation/Réduction chimique in situ=150100 ; Bio-augmentation/Bio-stimulation in situ=126600.
Figure 001: Les différentes filières de gestion des terres polluées (ADEME, 2012 : données 2010).

La comparaison des données entre 2008 et 2010 fait ressortir quelques tendances à confirmer dans la prochaine enquête (ADEME, 2012)[2] :

  • Gestion hors site : traitement biologique, +55% ; traitement thermique, -34% ; Installations de Stockages de Déchets Inertes (ISDI), -35% ; incinération, -42% ; cimenterie, -52%, lavage de terre, -75% ;

  • Gestion sur site : traitement thermique, -29% ; stabilisation physico-chimique, -89% (dû à un gros chantier) ; lavage de terre, -100% ;

  • Gestion in situ : confinement, +1506% (dû à un acteur particulier) ; stabilisation physico-chimique, +603% (gros chantier 2010) ; bioaugmentation/biostimulation, +90% ; oxydo-réduction chimique, +37%.

Il peut être dégagé de ces tendances que les solutions de gestion hors- et sur-site sont moins employées, les solutions in situ se développement (+11% en moyenne), de même que les solutions biologiques.

On notera enfin que les solutions de gestion développées depuis une vingtaine d'années sont principalement conçues et mises en œuvre pour gérer les sites et sols pollués (pollutions[3] ponctuelles). Selon la norme NF ISO 11074-1 (1997), il s'agit de la présence ponctuelle de fortes concentrations de substances dangereuses non confinées dans les sols et sous-sols donnant naissance à des « sites localement contaminés ».

Les pollutions diffuses des sols et leur gestion sont également abordées dans ce cours (cf. chapitre 3). Selon la norme NF ISO 11074-1 (1997), elles sont issues de la dispersion puis de l'accumulation de substances dangereuses sur d'importantes surfaces de sols. Ce sont des « sites uniformément contaminés ». L'UPDS (2015) les définit comme étant « des zones difficiles à circonscrire au sein desquelles les concentrations en une ou plusieurs substances sont supérieures au bruit de fond local ».

  1. Le sol

    Le sol est la résultante de l'action de facteurs physiques, chimiques et biologiques sur l'enveloppe externe de l'écorce terrestre. Avec le temps, la roche mère se décompose en particules de plus en plus fines. La présence de végétation et l'accumulation de produits organiques en surface influencent l'évolution du sol. De plus le sol est constitué d'une importante phase aqueuse, siège de réactions d'hydrolyse et de transport d'ions. Enfin, il comprend une phase gazeuse qui résulte non seulement du transfert de gaz avec l'atmosphère, mais aussi de dégagements gazeux provenant de l'activité biologique des organismes vivants.

  2. ADEME (2012)

    Taux d'utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et des eaux souterraines pollués en France (synthèse des données 2010) 114 pp.

  3. Pollution

    Le terme pollution désigne l'introduction directe ou indirecte, par suite de l'activité humaine, de substances, de chaleur ou de rayonnement dans l'air, l'eau ou le sol, susceptibles de porter atteinte à la santé humaine ou à la qualité des écosystèmes aquatiques ou des écosystèmes terrestres, qui entraînent des détériorations aux biens matériels, une détérioration ou une entrave à l'agrément de l'environnement ou à d'autres utilisations légitimes de ce dernier (adapté de Directive Européenne 2000/60/CE du 23 octobre 2000).

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