1.4.7 Exemple de résultats de prélèvements effectués à différents postes de travail

1.4.7.1 Exposition d'un salarié au plomb
L'activité principale de l'entreprise est la restauration de vitraux d'art. Les opérateurs sont exposés à différents polluants chimiques, à leur poste de travail. Des mesures d'exposition aux poussières et au plomb sont effectuées. L'exposition des opérateurs au plomb, par inhalation (poussières, fumées), est liée à la présence de plomb dans certaines peintures et à l'utilisation de baguettes profilées en forme de H en plomb pour assembler les plaques de verre. Voici les résultats des prélèvements effectués, après analyse par gravimétrie (pesée des poussières) et par spectrométrie d'émission à plasma (quantification du plomb):

Tableau 9: Résultats des prélèvements d'atmosphère (poussières inhalables, plomb)

Les niveaux d’exposition, aux poussières inhalables, de l'opérateur et de pollution aux points fixes sont modérés : ils sont inférieurs au vingtième de la VLEP 8h. L'exposition par inhalation de l'opérateur au plomb est importante et atteint près de 80 % de la VLEP 8 h. Le risque de dépassement de la VLEP 8h est très probable. Ce niveau d'exposition peut être expliqué par une manipulation importante de baguettes de plomb et de la réalisation de soudage au plomb, à l'origine de fumées. Les niveaux de pollution mesurés aux points fixes sont faibles (moins de 10 % de la VLEP 8h). Les points de prélèvements étaient assez éloignés du poste de soudure des vitraux.
1.4.7.2 Exposition d'un salarié à la cyclohexanone
Une entreprise, spécialisée dans la fabrication de meuble, a fait appel à un laboratoire pour mesurer l'exposition aux solvants de ces opérateurs, aux niveaux des postes d'application des peintures, préparation des peintures et aux postes se situant à proximité de ces postes. Seuls les résultats d'exposition à la cyclohexanone seront traités. Voici les résultats des prélèvements effectués, après analyse par chromatographie en phase gazeuse:

Tableau 10: Résultats des prélèvements d'atmosphère (cyclohexanone)

Les expositions des opérateurs sur les postes d'application et de préparation des peintures sont excessive: elles dépassent la VLEP 8h. Il est nécessaire de mettre en place au plus vite des actions correctives.
L'exposition des opérateurs travaillant à proximité des postes de peinture est modérée.
1.4.7.3 Le cas du benzo[a]pyrène
Source principale : (INRS, 2007(2007). Fiche toxicologique du Benzo[a]pyrène. Récupéré sur INRS: http://www.cancer-environnement.fr/LinkClick.aspx?fileticket=SFWrT5GLmMk%3D&tabid=237&mid=1373)
Le Benzo[a]Pyrène (B[a]P) est un cancérogène puissant et sa présence est associée à celles d’autres hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) dangereux, parfois aussi redoutables. Toutes les dispositions doivent être prises pour réduire au niveau le plus bas possible l’exposition, des mesures rigoureuses de prévention s’imposent.

Tout d’abord, lorsqu’il y a un risque d’exposition au B[a]P, ou à un autre HAP, il faut instruire le personnel des risques présentés par ces produits, des précautions à observer et des mesures en cas d’accident.

Le contrôle de la teneur en B[a]P des produits industriels susceptibles de contenir des HAP est essentiel. En effet, le B[a]P est un des produits dont le dosage permet de situer le pouvoir cancérogène. Lorsque cela est techniquement possible, il est imposé par la loi d’utiliser des produits moins nocifs, exempts ou moins riches en HAP. La surveillance de la teneur en B[a]P des produits en cours d’utilisation, en particulier celle des huiles de trempe dont l’enrichissement en polyaromatiques peut être très important, est une étape obligatoire. Cependant, les sources d’exposition sont extrêmement variables d’une entreprise à une autre, ce qui rend difficile l’application de mesures techniques de prévention définies à l’avance. Néanmoins, toutes les dispositions seront prises pour éviter les contacts répétés avec les produits riches en HAP et pour empêcher la pollution des lieux de travail.

Il faut prévoir une aspiration le plus près possible de la source d’émission ainsi qu’une ventilation générale des locaux afin d’éviter au maximum l’émission de poussières et aérosols contenant des HAP. Le contrôle fréquent de la teneur en HAP de l’atmosphère permet de vérifier le bon fonctionnement de la ventilation. Il peut aussi être utile d’analyser les poussières déposées sur les parois.

IL est aussi évident qu’il faut éviter au maximum le contact des produits avec la peau et les yeux. La mise à disposition des vêtements de protection, des gants et des lunettes va dans ce sens. Le personnel observera aussi une hygiène corporelle et vestimentaire très stricte : nettoyer et renouveler fréquemment les vêtements de travail, passer à la douche et changer de tenue après le travail, s’essuyer les mains avec des chiffons propres et les laver régulièrement.
Complément

Nous retrouverons les enjeux de santé au travail dans le témoignage de Christian GERAUT, ancien professeur de médecine de santé au travail de l'Université de Nantes.
Il y aborde notamment le cas des cancers des testicules développé par les ouvriers en contact avec des huiles de coupe industrielles utilisées pour l'usinage des métaux.
Le témoignage de Chritian GERAUT

 
Référence bibliographique

INRS. - (2007). Fiche toxicologique du Benzo[a]pyrène. Récupéré sur INRS: http://www.cancer-environnement.fr/LinkClick.aspx?fileticket=SFWrT5GLmMk%3D&tabid=237&mid=1373