1.4.1 Définition d'un toxique et formes d'intoxication

-   Définition d'un toxique
Un toxique est une substance capable de donner, plus ou moins rapidement, une incapacité plus ou moins poussée, une maladie ou la mort. La définition tient compte de toutes les formes d'intoxication (suraiguë, aiguë, chronique, subaiguë, subchronique...), de toutes les voies de pénétration (digestive, respiratoire, cutanée, oculaire), de toutes les substances (même l’eau et l’oxygène peuvent devenir toxiques à haute dose) et de tous les modes d'intoxication.

-   Les formes d’intoxication
Selon que l'on distingue la rapidité d'apparition des symptômes, leur sévérité, leur durée ou la rapidité d'absorption de la substance toxique, nous avons affaire à des intoxications suraiguës, aiguës, subaigües, subchroniques ou chroniques.
Lors d’études de la toxicité d’une substance chimique, d’un point de vue opérationnel :

Toxicité suraigüe : l’intoxication suraiguë correspond à une exposition de très courte durée. L'absorption est toujours très rapide, la dose toujours unique et la mort survient rapidement.
Toxicité aigüe : administration unique du toxique. L'apparition de la toxicité est de courte durée. L’absorption du toxique et les manifestations d’intoxication sont rapides.
Toxicité subaiguë : toxicité réitérée pendant au maximum 28 jours. L'intoxication subaiguë correspond à des expositions fréquentes et répétées sur une période de plusieurs jours ou semaines pour que les symptômes d'intoxication apparaissent.
Toxicité subchronique : toxicité réitérée pendant plus de 28 jours et moins de 90 jours.
Toxicité chronique : toxicité réitérée pendant plus de 90 jours. Dans le cas d’une intoxication chronique, les expositions sont répétées sur de longues périodes, la manifestation de l'intoxication dépend soit du poison qui s'accumule, soit des effets engendrés qui s'additionnent.

(Lauwerys et al., 2007)

exemple de classification de la toxicité - Cas de la toxicité aiguë chez le rat (Lauwerys et al., 2007).

Une substance toxique en contact avec l'organisme représente un risque potentiel. Ce risque deviendra réel si la substance, du fait de sa dispersion, imprègne l'organisme par une ou plusieurs voies de pénétration.
La relation entre dose interne et effets toxiques dépend de nombreux facteurs. Si les relations entre exposition (externe) – dose (interne) – effets (toxiques) sont parfaitement connues et quantifiées, il est alors possible, en connaissant l’exposition, d’en déduire ou prédire les effets au niveau de l’individu. Ceci permet à la médecine du travail de mettre en place des surveillances soit dans le milieu externe, soit de l’imprégnation du polluant par l’homme, soit encore de suivre son état de santé. Il est aussi possible d’établir certaines valeurs limites dans les milieux physiques (comme l’air d’un atelier) ou dans les milieux biologiques.

Les VLB (Valeurs Limites Biologiques) sont des valeurs déterminées par prélèvement biologique, basées sur le dosage d’indicateurs biologiques d’exposition (source : INRS).
Elles présentent un intérêt particulier pour contrôler des expositions :
-   A des substances faiblement volatiles (ex : amines aromatiques)
-   A des substances ayant des effets toxiques cumulatifs
-   Quand le contrôle des concentrations atmosphériques n’est pas adapté (port de protections individuelles) ou irréalisable (déplacements fréquents…).
Complément

Voir Annexe :  Mesures Biologiques