5.1 Les grandes étapes

 

5.1.1 La préhistoire : hygiène limitée et empirique

Peu d’informations sont disponibles sur ce sujet à cette époque cependant existait une base d’hygiène alimentaire, fruit d’observation et d’expérimentation quant à la nature des  aliments et à leur état de dégradation.
 

5.1.2 L'antiquité : pour tous et au quotidien

Bien que n’ayant pas connaissance de l’existence des bactéries et micro-organismes, les grecs et les romains accordaient une grande importance à l’hygiène, ils avaient compris que la qualité de l’eau en était un des facteurs les plus importants. Ils sont à l’origine de nombreux travaux favorisant la salubrité des villes : canalisation d’eau potable, latrine publique, assèchement de marais. D’autre part les termes et bains publics font partie intégrante de leurs pratiques sociales et sont inscrits dans leur quotidien. Se laver correspond aussi à une purification de l’âme…
 

5.1.3 Moyen âge : vers une médecine obscurantiste

La médecine est souvent l’apanage des religieux.Dans l’occident chrétien, la maladie et la guérison sont souvent associée à la volonté de Dieu… Il y a peu de grandes avancées scientifiques à cette période, mais une plus grande prise en charge des malades au sein des hôpitaux et hospices. On note de grandes épidémies de lèpre, les traitements relèvent souvent de la sorcellerie plus que de la médecine.

Le développement des villes est important, mais sans prise en compte du traitement des déchets lié à celui-ci, les poubelles s’accumulent dans les rues, les eaux usées sont déversées dans les rues ….
 

5.1.4 Renaissance : le déclin

Ce déclin est la conjonction de deux phénomènes :
  -   la notion de corps devient tabou, d’autre part suite à des observations justes mais mal interprétées on conclut que les maladies se transmettent par l’eau et par les pores, la toilette devient donc sèche et on considère que le corps doit être protégé par une couche de crasse pour garder son intégrité
  -   la guerre de cent ans a endommagé un bon nombre d’hôpitaux, les lieux d’accueil sont très insuffisants alors que   les épidémies de peste ravagent les populations.

Il faudra attendre la fin du  XVIII siècle pour avoir de grandes avancées dans ce domaine.? Des découvertes scientifiques couplées à des décisions politiques post –révolution conduisent à un vrai renouveau en matière d’hygiène publique.

Les latrines collectives, dans les maisons, refont leur apparition et une interdiction de jeter ses excréments par la fenêtre est posée. Des tombereaux sont installés dans les villes pour recueillir les déchets.  Les progrès de la chimie permettront aussi de voir les premiers désinfectants : en 1774, le chimiste suédois Carl Wilhem Scheele découvre le chlore. Les scientifiques découvriront plus tard que mélangé à l'eau, il blanchit les objets (Claude Berthollet) et mélangé à une solution de soude, il désinfecte (Antoine Labarraque).
 

5.1.5 XIXème siècle : un réel changement

C’est un nouveau tournant, les travaux d'urbanisme se développent en  intégrant la création de fosses septiques et des mécanismes d'évacuation des eaux usées jusqu'à l'égout pour toute nouvelle construction. D’autre part on commence également à utiliser les eaux usées, riches en azote, pour fertiliser les terres (principe de nitrification) C'est l'apparition des premiers champs d'épandage.

En médecine, les avancées sont également notables. La mise en évidence du rôle des micro-organismes dans de nombreuses pathologies  notamment par Pasteur, marque la fin des théories de la  « génération spontanée ».

Le lavage des mains,  la toilette quotidienne à l'eau et au savon deviennent des facteurs de prévention incontournables afin de vaincre les maladies contagieuses qui sévissent encore peste, choléra, typhoïde, typhus, fièvre jaune. La prévention passe aussi par la création de lieux de quarantaine.

Rapidement les effets positifs se révèlent. Ainsi, en 1847, Ignac Semmelweis suggère que la mortalité en couche pourrait être réduite très significativement par de simples mesures d’hygiène, l'écossais Joseph Lister inspiré par les travaux de Pasteur, utilise l'antisepsie en chirurgie.
 

5.1.6 XXème siècle : l’hygiène moderne ?

La pénicilline voit le jour en 1929 par Flemming et on commence à la fabriquer industriellement à partir de 1943.

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) voit le jour en 1946 avec pour objectif d’entamer une lutte sans merci contre les maladies infectieuses.

L’utilisation d’antibiotiques et des vaccins permettent une réduction massive de la tuberculose, de la syphilis.

L’hygiène publique fait partie de notre vie quotidienne, est enseignée désormais dans les écoles.

Cependant de nouveaux défis restent à relever pour le XXIème  siècle avec l’apparition de nouvelles maladies infectieuses comme le SIDA ou les hépatites, une résistance de plus en plus importante aux antibiotiques génèrent de nouvelles pathologies sévères, les maladies nosocomiales constituent un réel problème de santé publique…

Tableau 35: La recherche, 500 ans de progrès en continue.