3.5.3 Risques associés aux nano-objets

Les personnes qui produisent ces nano-objets y sont directement exposées. Il y a deux sources d’exposition possible aux nano-objets :
  -   Lors de la production et lors d’une utilisation intentionnelle de ceux-ci (dioxyde de titane, alumine, noir de carbone, silice)
  -   Lors de certains procédés, dont le but n’est pas de produire des nanomatériaux, mais dont la mise en œuvre en produit (émission par les moteurs diesel, fumées de soudage, fumées de volcan, …).

Les nanoparticules libérées des nano-objets ou des nanomatériaux par usure ou par détérioration de ces derniers peuvent être disséminés dans l’environnement et contaminer la population générale par diverses voies (air, eaux, aliments).
*Aquifère = formation géologique ou roche assez perméable pour contenir une nappe d’eau souterraine.
**Organismes benthiques = qui vit dans la zone de fond marin


Du fait de la récente découverte des nano-objets et de leur propagation exponentielle dans un grand nombre de domaines, le nombre d’études sanitaires sur le sujet ne cesse d’augmenter. N’ayant pas encore atteint le recul nécessaire pour jauger de la dangerosité de ces objets, la vigilance est préconisée par tous les organismes liés à la santé et à la sécurité :
selon l’IRSST (Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail)  : « les nanoparticules doivent être manipulées avec précaution car une masse de produit de même composition chimique est normalement plus toxique si elle est de dimension nanométrique que si elle est de plus grande taille. »
selon l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire) : « s’appuyant sur une analyse approfondie de la bibliographie scientifique, l’expertise de l’Afsset fait état d’une « nanotoxicologie » en construction, avec des résultats encore peu nombreux, disparates et parfois contradictoires »
Cependant, on peut quand même recenser 3 voies d’exposition : inhalation, ingestion et contact cutané, l’inhalation étant l’exposition la plus importante. Par exemple :
♦ les particules de moins de 1 µm (micromètre) peuvent pénétrer profondément dans les alvéoles pulmonaires;
♦ les particules de 1 à 5 µm sont normalement interceptées par le mucus de la trachée et des bronches, mais pénètrent jusqu'aux bronchioles ;
♦ les particules de 5 à 30 µm sont généralement stoppées dans le nez et la gorge ou le pharynx ;
♦ les très grosses particules (> 30 µm) ne pénètrent que rarement les voies respiratoires supérieures.

Localisation des dépôts des particules selon leur diamètre

Par ailleurs, l’organisme possède deux procédés d’élimination : chimique (dissolution des nano-objets dans les fluides biologiques) et physique (transport des nano-objets non solubles vers la bouche et le nez). Il faut aussi savoir que les nano-objets sont 100 000 fois plus petits que les cellules du corps humain, ils peuvent donc facilement franchir les barrières biologiques.

Enfin, tout comme pour les poussières, il y a toujours le risque d’explosion.
En savoir plus
Annexe sur les  Nanomatériaux
Voir la fiche de filtration de l’air et protection des salariés par l’INRS : http://www.inrs.fr/accueil/produits/mediatheque/doc/publications.html?refINRS=ED%20138